USC pour Utility Settlement Coin : une nouvelle crypto-monnaie
Une nouvelle crypto-monnaie va être lancée fin 2018 par la Barclays, Crédit Suisse, HSBC, Canadian Imperial Bank of Commerce, MUFG et State Street, comme le rapporte le Financial Times. Nommée USC pour Utility Settlement Coin, cette devise vise à améliorer l’efficacité des transactions financières.
Une monnaie numérique basée sur la technologie blockchain
La technologie blockchain fonctionne nécessairement avec une monnaie programmable comme le Bitcoin. Elle permet d’envoyer un actif numérique unique à d’autres utilisateurs en toute sécurité. La transaction peut être vérifiée à tout moment mais personne ne peut la contester. Contrairement au Bitcoin, l’USC est une monnaie numérique qui a un équivalent réel (1 USC = 1 euro). Son objectif est d’améliorer l’efficacité des transactions financières en accélérant leurs étapes finales. Elle vise également à abaisser le coût d’exécution des transactions qui fluctue chaque année entre 65 et 80 millions de dollars pour le secteur financier. Grâce à l’USC, les institutions financières pourront donc régler rapidement des actions ou obligations sans avoir recours au processus habituel de transfert d’argent qui nécessite généralement plusieurs jours.
L’USC a été élaborée conjointement avec les équipes d’UBS et de Clearmatics, une société spécialisée dans les solutions basées sur les réseaux décentralisés. Le projet a été mis au point en septembre 2016 dans le cadre d’un programme intitulé UBS Crypto 2.0 Pathfinder. Techniquement, l’USC serait une monnaie numérique pouvant être libellée dans différentes devises (dollar, euro, livre, franc…), et entièrement garantie par des actifs en cash déposés auprès des banques centrales. Pour le moment, elle n’aura aucune incidence directe sur le client final puisqu’elle sera uniquement consacrée au système interne des banques. Si les banques centrales et les régulateurs valident le projet initié par la banque UBS, cette monnaie sera lancée sur le marché en 2018.
USB et ses partenaires ne sont pas les seuls à tenter de développer une monnaie virtuelle. Effectivement, d’autres établissements y travaillent dont Citigroup avec la solution « CitiCoin ». Goldman Sachs avait également déposé une demande de brevet pour sa monnaie numérique « SETLcoin ».
Les crypto-monnaies gagnent du terrain
Alors que pendant plusieurs années les crypto-monnaies n’intéressaient que les seuls geeks et passionnés de programmation informatique, de nombreuses entreprises y voient aujourd’hui un moyen de financement. Cette industrie emploie désormais plus de 2.000 personnes à travers le monde pour 6 millions d’utilisateurs détenteurs de portefeuilles de monnaie numérique. La majorité d’entre eux se situent aux Etats-Unis et en Chine. Cet essor fulgurant est essentiellement lié à l’augmentation de la demande en Asie, en Chine et au Japon. Les crypto-monnaies sont aussi utilisées en Afrique où elles représentent une alternative aux monnaies locales considérées comme instables et trop dépendantes du cours des matières premières.
Les Etats se penchent de plus en plus sur ces monnaies virtuelles. L’Estonie envisage désormais de créer sa propre crypto-monnaie officielle. La Russie veut également les encourager et prévoit de légaliser la possession et la création de monnaie virtuelle. Au Vietnam, le gouvernement a lancé une concertation sur les options légales pour faire de la crypto-monnaie une valeur de transaction officielle dans le pays. La Banque centrale chinoise a quant à elle décidé de s’attaquer à l’ICO (Initial Coin Offering), une méthode de levée de crypto-monnaie de plus en plus prisée mais soupçonnée de favoriser le financement d’activités illégales. L’ICO aurait déjà permis aux blockchains de lever plus d’un milliard de dollars grâce à ce procédé. Selon la banque centrale chinoise « plus de 90 % des projets ICO violeraient les lois contre la fraude fiscale et la levée de fonds illégale ». L’établissement a donc décidé d’interdire cette pratique.
Entre le Bitcoin qui a dépassé les 4.000 dollars et l’Ether, son principal concurrent, les crypto-monnaies ont le vent en poupe. Pourtant le sujet continue de diviser les experts. En effet, le système de crypto-monnaie n’est soumis à aucune structure puisqu’il n’y a pas de contrepartie. Généralement, la banque centrale émet une monnaie en circulation lorsqu’elle détient des actifs dans ses comptes qui viennent la compenser. A ce titre, la monnaie peut s’échanger, se prêter et s’emprunter dans la vie réelle. Le succès du Bitcoin est basé sur un phénomène de confiance. Pour autant, il reste une monnaie privée, dont l’émission ne dépend pas d’une institution communautaire ou étatique.